jeudi 03 octobre 2024

Du secteur automobile au secteur aéronautique

  •  Loïc Fombonne
  •  30 novembre 2016
  •  Mise à jour le 30 novembre 2016

Bruno REYNARD (Responsable R&D ZodiacAerospace) nous parle de sa « mutation » du secteur automobile vers le secteur aéronautique.


Pourriez-vous en quelques mots nous parler de votre parcours professionnel ?

J’ai passé 20 ans dans l’industrie automobile, au sein d’une entreprise en constante évolution : 20ème entreprise de Rhône-Alpes en 1994, 15ème équipementier automobile mondial en 2014.

J’ai tout d’abord travaillé sur les études amont pour les nouveaux systèmes de direction automobiles. J’ai ensuite développé la direction électrique de la Clio 2.

Je me suis ensuite orienté vers le management hiérarchique. J’ai été en charge du département système au sein du centre technique de JTEKT pendant 10 ans, puis ai eu la chance de diriger un site industriel pendant 3 ans. Cela m’a permis de découvrir sur le terrain les outils et méthodes du lean du groupe Toyota, dont JTEKT fait partie. Les contraintes économiques ont conduit le groupe à décider la fermeture du site que je dirigeais. J’ai mené à son terme la fermeture du site, puis ai quitté le groupe.

C’est alors que j’ai rejoint le groupe ZodiacAerospace fin 2014, en tant que responsable Recherche et Technologie, puis responsable R&D.


Quelles ont été vos sources de motivation pour rejoindre le secteur aéronautique ?

Je souhaitais rester au sein d’une entreprise qui conçoit et fabrique ses produits. Tout d’abord, car la production est la concrétisation de tout le processus de conception et d’industrialisation. Ensuite, parce-que mon parcours me permet de faire un lien rapide et constant entre ingénierie et production, ce qui est toujours compliqué au sein d’une entreprise : les notions de temps et les enjeux sont très différents.

Ensuite, l’aéronautique présente de nombreuses similitudes avec le secteur automobile. Mes expériences passées étaient un atout pour m’insérer dans ce nouvel univers.


Dès les premières semaines, quelles furent vos premières impressions ?

Le premier choc a été lors de mon parcours en production : l’outil de production n’a rien à voir, les cadences sont incomparables. Chez Zodiac Fluid & Inerting Systems (ZFIS), on produit environ 20.000 pièces par an. C’est ce que produisait l’usine que j’ai dirigé en une ½ journée ! Le temps de montage se mesure en heures, au lieu de secondes dans l’automobile.

Sur la partie R&D, la surprise a été similaire : dans l’automobile, la référence est souvent l’aéronautique. Dans l’aéronautique, on cite souvent l’automobile en exemple.

Enfin, les deux milieux n’ont pas les mêmes échelles de temps : on développe une voiture en ~100 semaines, pour produire pendant 3 ans, voire 6, et livrer des pièces après-vente pendant 10 ans, alors qu’on développe un avion en ~100 mois, pour produire pendant 30 ans, avec encore 30 ans de vie en exploitation.


Selon vous, quelles ont été vos compétences acquises précédemment et comment les avez-vous transposées à votre nouvel environnement ?

Les compétences techniques utilisées dans les deux secteurs sont très vastes.

Ensuite, la connaissance de la méthodologie de développement en cycle en V est utilisée dans les deux milieux automobiles et aéronautiques. C’est une référence solide pour trouver ses marques lorsque l’on passe de l’un à l’autre. Par contre, j’ai pu observer que si l’automobile est très concentrée sur les outils et les standards, l’aéronautique est focalisée sur la complétude et l’exhaustivité des plans et des documents.

Les compétences de management que j’ai pu acquérir au sein de l’automobile ont été un vrai élément clé que j’ai pu réutiliser dans mon nouvel environnement. Elles m’ont servi de repère que j’ai rapidement mis en place avec l’équipe qui m’a accueilli, et ont permis à chacun de trouver ses marques rapidement.


Selon vous, quels sont les facteurs clés de réussite d'un tel type de "basculement" d'activité ?

L’essentiel est de se connaître et de se remettre en cause régulièrement. Après 20 ans d’automobile, j’avais des repères sûrs et solides. Ces repères étaient pertinents, mais il était nécessaire de les adapter à un environnement aéronautique. J’ai eu 2 étapes d’adaptation :

  • La première a consisté à comprendre l’entreprise sur la base de ce que je connaissais
  • La seconde a consisté à modifier mon « référentiel » pour l’ajuster et vraiment m’approprier le fonctionnement de ZFIS

Par « référentiel », on peut entendre organisation de l’entreprise, processus de développement, outils de travail. Avoir conscience de ces deux étapes était un appui pour comprendre où j’en étais.

Ensuite, la curiosité, l’ouverture d’esprit et la sincérité de mon étonnement ou de ma surprise ont été des éléments fondamentaux de mon insertion. Cela m’a permis de m’imprégner de la culture de l’entreprise, de ses modes de travail et d’organisation. Je pense que cela a aussi permis de faire tomber les barrières, que chacun se comprenne. En somme, la clé a été la simplicité !


Nous vous remercions pour avoir répondu à nos questions et vous souhaitons pleine réussite dans la poursuite de cette nouvelle vie professionnelle.


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